FRANCE 3 – Qui Prendra la Suite – La voix du Nord

Le Succès berckois, tête d’affiche d’une émission de télé-réalité en prime-time
La Voix du Nord – Par Élodie Adjoudj    | Publié le 02/11/2017

« Qui prendra la suite ? », c’est la nouvelle émission de télé-réalité qui débarque sur France 3 ce vendredi, à 20 h 55. Le concept est inédit et vise à chercher les talents de demain, ceux qui reprendront un jour le flambeau d’artisans en voie de disparition. Parmi eux, Jean-Yves Matifas, le célèbre confiseur berckois à la recherche d’un apprenti.


Jean-Yves Matifas pendant le tournage dans sa boutique. CRÉDIT PHOTO AURÉLIEN FAIDY/FRANCE 3

Une nouvelle émission

C’est un concept imaginé par la maison de production FremantleMedia qui produit, entre autres, L’Amour est dans le pré, La France a un incroyable talent ou Questions pour un champion. L’idée est de trouver la perle rare pour filer un coup de main à des artisans aux métiers menacés d’extinction et qui subissent la crise des vocations.

Des artisans à l’honneur

Dans la première saison de quatre épisodes, six artisans, âgés de 32 à 59 ans, se prêtent au jeu. Parmi eux, un ébéniste d’Occitanie, une productrice de fromage d’Auvergne, un luthier de Bretagne, une potière de Normandie, une maître verrier parisienne… et Jean-Yves Matifas, 52 ans, le confiseur connu pour ses démonstrations alléchantes dans sa boutique de la rue Carnot, Au Succès berckois.

Le tournage

«  Il a eu lieu de mars à fin septembre, en plusieurs étapes  », explique Jean-Yves Matifas. Il y a d’abord eu le casting, puis le tournage du portrait de l’artisan. «  Toute une équipe est venue au magasin, ils ont tourné, m’ont posé des questions. Ça a duré toute la journée.  » Les premières images ont été diffusées à l’antenne régulièrement au printemps pour inciter des candidats à postuler. Puis, un job dating a été organisé et seuls les postulants retenus ont été invités, trois semaines durant, chez l’artisan.


Jean-Yves Matifas pendant le job dating à Paris, l’une des étapes de l’émission. CRÉDIT PHOTO AURÉLIEN FAIDY/FRANCE 3

Des candidats difficiles à trouver

Ce qui a poussé Jean-Yves Matifas à participer ? «  Je ne trouve personne pour m’aider. Il y a bien des étudiants intéressés, mais ils ne font que la saison, ils ne veulent pas travailler dans l’artisanat. Alors, quand la production m’a contacté, je me suis dit «Pourquoi pas  »? Seulement, je ne cherche pas quelqu’un pour reprendre mais un mi-temps pour m’aider  », confie le confiseur.


Jean-Yves Matifas avec deux des candidats, pendant le tournage dans sa boutique. CRÉDIT PHOTO AURÉLIEN FAIDY/FRANCE 3

« Une expérience humaine »

«  J’espérais que des jeunes soient séduits par mon travail. J’ai essayé de leur montrer toute la réalité du métier  », détaille Jean-Yves Matifas. Notamment quand les « stagiaires » étaient au magasin. «  C’était en juillet, en pleine saison. C’était frustrant parce que je n’ai pas pu les accueillir comme je le voulais. Mais ils ont vu les choses telles qu’elles se passent ! J’ai essayé d’être dans le partage.  » Si le Succès berckois occupera l’antenne, le confiseur espère que la station aussi sera mise en avant : «  Avec mon épouse, on les a emmenés voir les phoques, la plage, la ville. C’était une belle aventure humaine…  » conclut l’infatigable et hyperactif Jean-Yves Matifas, dont la boutique familiale tourne depuis 95 ans.


Jean-Yves Matifas pendant le tournage cet été dans sa boutique. CRÉDIT PHOTO AURÉLIEN FAIDY/FRANCE 3

« Je ne suis pas prêt à céder. Il nous reste au moins 15 ans ! »
Pourtant, la confusion règne parfois dans l’esprit de sa clientèle depuis la diffusion de son portrait et des bandes-annonces de l’émission à la télé. «  Les gens venaient au magasin cet été et commandaient des tas de sucettes en nous disant qu’ils avaient appris qu’on partait  », regrette Jean-Yves Matifas qui ne cherche pas un successeur, mais une aide à mi-temps pour la boutique.

«  Cette émission ne vise pas à préparer mon départ. Pour moi, elle n’est qu’une étape. J’ai 52 ans, il nous reste au moins 15 ans encore… Je ne suis pas prêt du tout à céder cette affaire famiale qui fête ses 95 ans cette année. J’ai organisé des tas d’événements autour de cette date et je reprends les animations à Noël  », insiste le confiseur un brin inquiet par la diffusion des épisodes à venir.

«  À la fois, j’ai hâte et j’appréhende un peu. Je me demande ce qu’ils ont gardé, ce que les gens vont penser. Mais cette émission en prime-time, c’est une belle occasion pour le magasin. » Comme pour ce doux savoir-faire de confiseur, qui se perd peut-être mais qui fait pourtant encore rêver.

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